Salaire moyen à Bordeaux : une analyse par secteur d’activité

2 470 euros. Ce chiffre, brut et sans détour, résume le salaire moyen à Bordeaux en 2025. Mais derrière la statistique, une mosaïque de trajectoires, de métiers et de vies, où les écarts de revenus sculptent le quotidien bien plus qu’on ne l’imagine.

Panorama des salaires à Bordeaux en 2025 : où se situe la métropole ?

Bordeaux affiche en 2025 un salaire brut moyen de 2 470 euros par mois, d’après l’Insee. Cette donnée place la ville dans la moyenne des grandes agglomérations françaises, mais la distance demeure avec le salaire moyen dans l’Hexagone, établi à 2 560 euros brut. Plus parlant encore, le salaire médian à Bordeaux tourne autour de 2 010 euros brut : une ligne de partage nette qui rappelle que la moitié des salariés bordelais gagne moins que ce seuil, preuve que les écarts persistent.

Le tissu économique local, bâti sur les services, la santé ou encore l’industrie agroalimentaire, façonne directement la distribution des revenus. D’un secteur à l’autre, d’un contrat à l’autre, la réalité change du tout au tout. À Bordeaux, près de 13 % des salariés touchent le smic brut, un taux un peu plus élevé que la moyenne nationale. Le temps partiel, lui, occupe une place non négligeable dans l’emploi local, ce qui pèse sur la progression des revenus bruts mensuels et pèse sur le pouvoir d’achat.

Indicateur Bordeaux France
Salaire moyen (brut mensuel) 2 470 € 2 560 €
Salaire médian (brut mensuel) 2 010 € 2 100 €
Part des salariés au SMIC 13 % 11,8 %

La dynamique salariale bordelaise s’appuie sur une croissance démographique soutenue et l’attractivité de la ville. De nouveaux emplois se créent, mais la flambée du marché immobilier érode le pouvoir d’achat réel. Résultat : les questions sur l’adéquation entre niveau de revenu et coût de la vie se posent avec une acuité croissante.

Quels sont les secteurs d’activité les mieux rémunérés à Bordeaux ?

Impossible de parler de salaires à Bordeaux sans évoquer les écarts selon la catégorie socioprofessionnelle et le secteur d’activité. Les cadres, en particulier ceux des services financiers, de l’ingénierie et de l’informatique, sont nettement en tête, avec des rémunérations qui dépassent 4 200 euros brut par mois. L’université et la recherche, grâce à des pôles d’expertise, tirent aussi leur épingle du jeu, même si la dispersion des revenus y est forte.

Les chefs d’entreprise et professions libérales bénéficient d’une reconnaissance certaine sur le plan financier, mais la variabilité des revenus reste élevée. Juste en dessous, les professions intermédiaires, techniciens, agents de maîtrise, infirmiers, tournent autour de 2 500 euros brut par mois, un peu au-dessus de la moyenne locale.

Secteur d’activité Salaire moyen (euros brut)
Services financiers, assurance 4 200 €
Informatique, ingénierie 4 000 €
Recherche & enseignement supérieur 3 700 €
Santé, social 2 700 €
Commerce, distribution 2 200 €

Dans le commerce, la logistique ou les services à la personne, les employés et ouvriers se situent bien en dessous du salaire moyen régional, souvent à proximité du smic brut. Le dynamisme de l’emploi bordelais ne gomme donc pas les disparités, ni la polarisation marquée entre secteurs et catégories professionnelles.

Zoom sur les écarts de revenus : variations selon les métiers et l’expérience

Le panorama salarial bordelais ne se limite pas aux différences sectorielles. D’autres fractures s’imposent, à commencer par celle entre femmes et hommes. À poste égal, l’Insee relève un écart d’environ 14 % en équivalent temps plein. Cet écart grimpe encore dans les postes à responsabilité, où la proportion de cadres masculins reste plus élevée.

L’expérience professionnelle joue, elle aussi, un rôle décisif. Un salarié de moins de 30 ans perçoit en moyenne 1 700 euros nets, tandis que ceux de plus de 50 ans dépassent 2 400 euros. La progression n’est pas linéaire : le temps partiel, qui concerne surtout les femmes (30 % contre 10 % pour les hommes), freine l’évolution des revenus tout au long de la carrière.

Voici quelques repères pour mieux comprendre ces disparités :

  • Écart femmes/hommes : 14 % sur le salaire moyen à temps plein
  • Salaire médian nets moins de 30 ans : 1 700 €
  • Salaire médian nets plus de 50 ans : 2 400 €
  • Taux de temps partiel : 30 % chez les femmes, 10 % chez les hommes

La diversité des métiers, le poids du temps partiel et les trajectoires individuelles façonnent donc des écarts qui s’installent tôt et s’accentuent avec l’expérience et la durée du travail effectif.

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Bordeaux face aux autres régions françaises : comparaisons et enseignements

Le salaire moyen à Bordeaux approche les 2 330 euros nets par mois en équivalent temps plein, selon les chiffres les plus récents de l’Insee. C’est un cran en dessous de la moyenne nationale, et loin derrière Paris, qui flirte avec les 2 900 euros nets mensuels. Malgré son attractivité, Bordeaux reste à distance des grandes locomotives françaises.

Les écarts se creusent aussi vis-à-vis de régions comme Auvergne-Rhône-Alpes ou Provence-Alpes-Côte d’Azur, où les salaires moyens dépassent les 2 400 euros nets, portés par l’industrie, la tech et certains services spécialisés. A contrario, la Bourgogne-Franche-Comté ou le Centre-Val de Loire affichent des niveaux nettement plus modestes, souvent en dessous de 2 100 euros nets.

La liste suivante permet de situer Bordeaux parmi ses rivales :

  • Paris : 2 900 € nets/mois
  • Bordeaux : 2 330 € nets/mois
  • Auvergne-Rhône-Alpes : 2 450 € nets/mois
  • Provence-Alpes-Côte d’Azur : 2 420 € nets/mois
  • Bourgogne-Franche-Comté : 2 080 € nets/mois

La structure économique de Bordeaux influe fortement sur ces résultats. Forte dans les services, la santé ou l’agroalimentaire, la ville n’aligne pas les mêmes rémunérations que Paris ou Lyon, portées par l’industrie lourde et les métiers hautement qualifiés de la tech. Enfin, le décalage entre les revenus et le coût de la vie, notamment l’immobilier, brouille la perception du niveau de vie bordelais. Reste une réalité : la ville attire, mais la progression salariale n’a pas encore rattrapé l’explosion des prix du quotidien. À chacun d’en tirer le bilan, selon ses propres repères et ambitions.